Documentaire : The Fab 5, Michigan University
Dans la série de ses docu “30 for 30”, la chaine de sports américaine a donc décidé de se poser sur le cas du Fab 5 de Michigan (Chris Webber, Jalen Rose, Juwan Howard, Jimmy King et Ray Jackson) .
Au-delà de ce talent monstre, ils apportent autre chose sur le terrain : « Ils sont les premiers basketteurs à affirmer être ce qu’ils sont : des gars qui viennent de cette culture rap, qui sont nés là-dedans. Ils ont impressionné tout le monde en jouant au basket d’une manière totalement différente. Les gens n’étaient pas habitués. » Les paroles sont signées Chuck D, interrogé dans le documentaire d’Espn.
Ice Cube lui aussi interviewé rajoutera : « Culturellement, le Fab Five c’était comme voir à la télé tes potes du quartier placer des dunks. Ils ont apporté notre attitude sur les terrains. »
Et de raconter à nouveau comment l’équipe qui a enflammé l’Amérique et révolutionné le basket universitaire a ensuite vu son héritage totalement effacé des livres d’histoire à cause de malversations et de pots de vins.
Le Fab Five se construit comme une famille :
Juwan Howard naît dans les grands ensembles du South Side de Chicago, le quartier afro-américain historique de la ville. Il est l’un des meilleurs lycéens du pays. Le jour même où il signe chez les Michigan Wolverines, sa grand-mère qui l’a élevé, décède. Il sera la fondation du Fab Five en s’investissant pleinement dans le recrutement des quatre autres.
Jalen Rose grandit dans le West Side de Détroit, où il apprend très tôt à se débrouiller par ses propres moyens avec un père joueur NBA parti du foyer avant sa naissance et une mère seule qui enchaîne tant bien que mal les jobs. J. Rose fait ses armes dans les écoles publiques, sans bénéficier du financement et de la logistique basket des écoles privées.
Il croisera Chris Webber à plusieurs reprises lors de matchs locaux durant leur enfance. Tous deux se feront un nom mais c’est déjà Webber, lui aussi natif de Détroit, qui est la star avant l’heure que toutes les universités désirent dégoter.
Ces cinq joueurs hors pair définissent le jeu « Fab Five » : tempo rapide, contre-attaques, alley-oop plutôt que pick&roll, rebonds offensifs, dunks assassins … Michigan choque tout le monde dans une NCAA où la rigueur est de mise avec des systèmes de jeu basés sur des joueurs vétérans et construits au millimètre prés par des coachs tatillons.
Sur le terrain, le trash talk est de rigueur : ça parle, ça chambre, ça interpelle. L’arrogance est là. Cinq débutants règlent leur compte avec le système en affolant la hiérarchie. Les coups de pression sur le terrain, ça joue comme ça clash dans un battle de mc, les cinq gars de Michigan apportent une saveur hip-hop au basket. Mais il ne s’agit pas non plus de jouer un rôle. Le Fab Five se comporte en NCAA comme s’il se trouvait sur le terrain du quartier.
Nés dans le ghetto, ils revendiquent pleinement cette culture sans forcément en faire leur étendard. Ce sont plutôt les caméras autour qui créeront le phénomène.