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SCOREUR DE MARS
10 janvier 2017

Documentaire : Patrick Ewing

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Documentaire : Standing Tall 

durée : 44 mn    Langue : Anglais    Date : 1998

 

Cette vidéo retrace l'histoire de Patrick Ewing, de son enfance en Jamaïque à son arrivé aux USA, ses début au collège, Lycée (avec la jalousie de ses pairs), l'Université avec le fameux match contre North Carolina en 82.

Puis ses début difficiles à New York jusqu'à l'arrivée de Pat Riley, John Starks et McDaniel, ainsi que le fameux duel en 7 games en demi-finale de conférence EST contre Chicago.
Dans cette vidéo on voit bien que Jordan lui as vraiment cassé ses plans à plusieurs reprise durant sa carrière... 
Bref, c'est l'histoire jusqu'en 1993 de ce génial Pivot, qui malgré aucun titre NBA en poche, reste un des top meilleurs de l'histoire dans sa catégorie et dans le top 50 incontestablement ...

 

Autre Version :

 

 

 

 

 

 

 

 Biographie rapide :

 

Patrick Ewing, est un ancien joueur de basket-ball américain né le 5 août 1962 à Kingston en Jamaïque.

Il évoluait au poste de pivot. Il mesure 2,13 m.

Enfance :

L’histoire du n°33 new-yorkais commence au pays du reggae, sur les terres de Bob Marley et Usain Bolt. Patrick Aloysius Ewing  naît le 5 août 1962 à Kingston (Jamaïque). Patrick est le cinquième des sept enfants – deux garçons, cinq filles – de Carl et Dorothy Ewing.

Papa est mécanicien. Maman s’occupe de la maison en rêvant des Etats-Unis. Le petit Patrick, lui, est très loin d’une carrière de basketteur. Il aime dessiner et veut devenir artiste. Bien sûr, il fait du sport. Il se débrouille assez bien au cricket et joue gardien de but dans son équipe de foot, comme Hakeem Olajuwon. Le basket ? Connaît pas ! Il ne vit jamais un match avant de migrer aux Etats-Unis.

La vie de la petite famille bascule en 1971. Dorothy quitte les Caraïbes pour s’installer à Boston. Elle travaille au Massachusetts General Hospital. C’est là qu’est établie la faculté de médecine de l’université d’Harvard. Faute d’argent, les enfants sont contraints de rester en Jamaïque. Quatre ans plus tard, la famille est enfin réunie. Les Ewing habitent une maison de cinq pièces. Patrick a posé le pied sur le sol américain le 11 janvier 1975 mais une partie de son cœur est restée en Jamaïque.

« S’installer en Amérique, ma mère en avait rêvé toute sa vie », confia-t-il plus tard à « Time magazine. » « Elle nous disait que les Etats-Unis étaient une terre d’opportunités. Moi, j’avais le cœur un peu noué. J’aime ma vie aux USA, je suis content d’être Américain mais la beauté naturelle, les cascades et les paysages de la Jamaïque me manquent. »

Quand Pat découvre la balle orange, à 13 ans, c’est le coup de foudre. Il joue au basket pour la première fois dans un pick-up game près de chez lui. Il n’a aucun mal à dunker mais son approche du basket est assez primaire. Sur un terrain, il apparaît gauche, ne maîtrise pas bien toutes les phases. Heureusement, il a la chance de croiser la route de Mike Jarvis (celui qui entraînera Yinka Dare à George Washington…). Jarvis s’applique à polir son jeu à la Rindge and Latin High School, à Cambridge (Massachusetts). Pour la petite histoire, les acteurs Ben Affleck et Matt Damon fréquenteront le même lycée une dizaine d’années plus tard.

« Patrick était un gros bosseur », raconte Mike Jarvis.

« Quand il ne comprenait pas quelque chose ou quand il ne connaissait pas un point précis, il vous posait cent fois la même question jusqu’à ce qu’il maîtrise complètement le truc. Pat est devenu une star, un géant, un basketteur fabuleux mais il faut le dire : il n’a pas toujours été un joueur extraordinaire… A une époque, il était assez maladroit et mal à l’aise. Il fallait lui demander de se tenir droit, de lever la tête et d’être fier de ce qu’il était malgré tout. »

Fier, Ewing peut l’être : son équipe de lycée sera championne de l’Etat à trois reprises. Elle ne perdra qu’une fois en 75 matches… Pat est invité au camp de préparation de l’équipe olympique des USA, ce qui est une première pour un joueur de high school. Il n’est pas retenu mais ne loupe rien : suite à l’invasion de l’Afghanistan par l’Union Soviétique, les Américains boycotteront les Jeux de Moscou en 1980 (en réaction, l’U.R.S.S. boycottera les Jeux de Los Angeles en 1984). Durant son année senior, Patrick, qui a atteint 2,08 m, n’est pas seulement le meilleur pivot parmi les lycéens du pays, c’est tout simplement le meilleur basketteur de high school. Tous les entraîneurs de la nation ont un œil sur lui. Il a droit à des articles dans « Sports Illustrated » et le « New York Times ». Mike Jarvis voit en lui un nouveau Bill Russell mais meilleur en attaque.

En classe, c’est autre chose. Pat a conservé un énorme accent et ses profs n’arrivent pas toujours à le comprendre. L’anglais pratiqué aux USA ne lui est pas familier. Il a du mal à lire et à s’exprimer. Il participe à un programme spécial pour les lycéens désavantagés, ses parents lui paient des cours privés l’été mais ça ne suffit pas. Au cours de son année senior, Mike Jarvis adresse une lettre à 150 équipes de Division I NCAA (80 répondront). Les recruteurs universitaires sont alertés : il faudra mettre en place un programme d’éducation spécial pour permettre à Patrick de surmonter ses problèmes d’élocution et mener une vie d’étudiant normale.

Au grand dam de tous les habitants de « Beantown » qui le voyaient rejoindre Boston College ou UMass, le natif de Kingston choisit d’effectuer sa carrière universitaire à Georgetown, l’usine à pivots basée à Washington qui formera Dikembe Mutombo, Alonzo Mourning et l’actuel Pacer Roy Hibbert, sans oublier Jeff Green et bien sûr Allen Iverson. L’encadrement du grand Pat est assuré par le légendaire John Thompson.

 

NCAA :


Ancien back-up de Bill Russell chez les Celtics, Thompson est l’un des rares entraîneurs noirs en charge d’un gros programme NCAA (il semble que les parents Ewing aient été assez sensibles à la chose). Il coachera les Hoyas pendant 27 ans avec un pourcentage de victoires supérieur à 71 (596-239). Sous ses ordres, la fac disputera le Tournoi NCAA à 20 reprises et atteindra trois fois le Final Four entre 1982 et 85. Thompson connaît Ewing depuis belle lurette. Il l’a vu jouer pour la première fois durant son année sophomore en high school. Dès les premières minutes, il eut la conviction d’avoir sous les yeux une future superstar NBA. Thompson refusa que Patrick bénéficie d’une aide spéciale sur le campus. Les étudiants étaient censés réussir par leurs propres moyens.

En 1982, Pat est sur un petit nuage. Les Hoyas (27-7) remportent la Conférence Big East, avancent jusqu’au Final Four de New Orleans et écartent les Cardinals de Louisville (50-46). La finale contre North Carolina est serrée jusqu’au bout. Ce soir-là, Ewing fait plus ample connaissance avec celui qui empoisonnera son existence pendant quasiment 13 ans. Dans les dernières secondes, Michael Jordan fait passer les Tar Heels devant (63-62). Sur la possession suivante, Fred Brown, arrière de Georgetown, commet la boulette de l’année : il confond James Worthy avec l’un de ses coéquipiers et donne la balle au futur M.O.P. Les Hoyas viennent de signer leur arrêt de mort. North Carolina est sacré champion NCAA. Rien ne peut consoler Ewing (23 pts, 11 rbds). Pas même une citation dans la meilleure équipe du Tournoi.

Durant son année sophomore, Georgetown (18-10) se fait surprendre par Memphis State au deuxième tour de la « March Madness » (66-57). Après cette claque, rien ne sera jamais plus comme avant. L’année 1983-84 voit l’émergence de l’une des meilleures équipes de l’histoire du basket universitaire. Champions de leur Conférence, les Hoyas (30-3) se font une grosseur frayeur contre Southern Methodist University (37-36) avant d’écarter UNLV, Dayton et Kentucky. La finale face aux Cougars de Houston a lieu à Seattle. John Thompson demande à ses poulains de hausser le rythme. Akeem Olajuwon, bien pris en défense en Ewing, est vite piégé par les fautes. Les deux équipes sont adroites mais Georgetown contrôle le match en se montrant plus précis sur la ligne des lancers francs et plus inspiré aux rebonds.

En sortie de banc, l’ailier Reggie Williams plante 19 points pour les Hoyas, deuxième meilleur total du match derrière les 21 d’Alvin Franklin côté texan. Clyde Drexler a quitté les Cougars pour la NBA un an plus tôt. Dominée en puissance et surclassée dans le jeu, la ligne arrière de Houston ne fait pas le poids. L’équipe de Guy Lewis s’incline 84-75. John Thompson devient le premier coach afro-américain sacré champion NCAA. Ewing est logiquement élu M.O.P., pas seulement pour sa finale (10 pts à 4/8, 9 rbds, 4 cts) mais pour l’ensemble de son œuvre. Il ignore évidemment qu’Olajuwon prendra une éclatante revanche dix ans plus tard.

Naturalisé américain, le pivot de Georgetown participe au cours de l’été à la quête de l’or olympique à Los Angeles, au sein de la formation coachée par Bobby Knight. Il y a là Michael Jordan et Sam Perkins, ses bourreaux de 1982, mais aussi Chris Mullin. En finale, les USA dominent l’Espagne.

Contrairement à Olajuwon, qui fait l’impasse sur sa saison senior, Patrick Ewing va au bout de son cursus. Tous les ans, des équipes NBA sont venues frapper à sa porte, lui proposant de passer immédiatement pro. Mais Pat avait fait une promesse à sa mère. Pas question de quitter le campus sans son diplôme. Dorothy se tua à la tâche pour tenter d’offrir une vie meilleure à ses enfants. Elle succomba à une attaque cardiaque en 1983, à 55 ans. Peu de temps après, Pat apprenait que sa petite amie Sharon D. Stanford, connue au lycée, était enceinte. Patrick Ewing Jr naît le 20 mai 1984 (il aura deux frères et trois sœurs). Le pivot des Hoyas n’a pas achevé son cursus universitaire qu’il doit déjà jouer les papas.

Classé n°1 du pays, Georgetown est le grand favori à sa propre succession. Toujours aussi irrésistibles (30-3), les boys de la capitale fédérale sont de retour en finale, cette fois à Lexington (Kentucky). Adversaire : les Wildcats de Villanova (25-10), une équipe qu’ils ont dominée à deux reprises en saison régulière et qui s’est difficilement qualifiée pour le Tournoi. Mais à la Rupp Arena, devant 23 124 spectateurs, la formation de Rollie Massimino crée l’une des plus grosses sensations de l’histoire en expédiant le champion sortant au tapis.

Georgetown loupe le back-to-back de 3 points (66-64), plombé par la réussite globale du trio Dwayne McClain-Ed Pinckney-Harold Jensen, auteur d’un 15/19 aux tirs et d’un 17/20 aux lancers francs. Les Hoyas, eux, ne se présentent que 8 fois sur la ligne de réparation… La carrière NCAA d’Ewing (14 pts, 5 rbds) s’achève sur une deuxième désillusion. Du moins sur le plan sportif. Car Pat décroche son diplôme en beaux-arts, spécialité design.

« Avant qu’elle ne quitte ce monde, j’avais promis à ma mère que j’aurais mon diplôme et je suis fier d’avoir tenu cette promesse. J’espère que de là où elle me regarde, elle l’est aussi. »

En dépit d’une brillante carrière universitaire (15.3 pts et 9.2 rbds de moyenne, 3 Finales, 1 titre), Ewing ne jouit pas d’une grosse cote de popularité. L’enseignement spécial dont il bénéficia par le passé fit jaser. Pour beaucoup, Pat est un « illettré » qui n’a rien à faire là : sa place sur le campus, il la doit uniquement à ses aptitudes en basket. En expédiant la fameuse lettre, Mike Jarvis pensait bien faire. Mais cette missive eut un effet dévastateur. Dès son année senior au lycée, Ewing essuya les pires quolibets. Durant un match, un spectateur se moqua de ses difficultés en anglais en arborant un T-shirt barré d’un « Ewing kant read dis » (« Ewing ne peut pas lire ceci », mal orthographié). Meilleur scoreur du match, Pat eut ce commentaire :

« Ce qui est sûr, c’est que je sais compter. Un jour, je serai chez les pros et je compterai tout mon argent sur le chemin de la banque… »

Chez les Hoyas, le pivot se renferme sur lui-même, blessé par les critiques. Il apparaît timide face aux médias et distant avec le public. Il refuse de signer des autographes si ses coéquipiers ne sont pas sollicités. Et puis sur le parquet, Pat a une mine… patibulaire. Avec son crâne en forme d’œuf – front plat et mâchoire en avant -, son regard noir et intense et ses naseaux fumants, Ewing a l’air d’une bête prête à charger. Il joue dur et ne sourit pas souvent. Les fans adverses le surnomment le « Dark Vador du basket ». Le personnage apparaît terriblement sombre.

« Je ne le suis pas », assure-t-il.

« Quand je joue au basket, vous ne voyez qu’une facette de ma personnalité. Quand vous êtes sur le parquet et que vous m’affrontez, je dois nécessairement être un autre. Pas votre copain. Pas quelqu’un que vous trouvez sympa et cool. Cette agressivité est dans ma nature. Je suis né avec. »

John Thompson le confirme :

« Ce n’est pas un garçon timide. Il est discret. »

Cette forme de défiance le poursuivra longtemps. Rien, dans l’attitude de celui que l’on surnomme « Hoya Destroya », n’appelle la sympathie du public et les règles imposées à Georgetown par John Thompson n’arrangent pas spécialement les choses. Thompson veut un contrôle total sur l’équipe. Les entraînements se font à huis clos, les joueurs sont tenus à l’écart de la presse. Pour le coach des Hoyas, il s’agit de protéger le groupe d’une surexposition médiatique potentiellement destructrice. Pour les observateurs extérieurs, Thompson est juste complètement parano.

L’expression « Hoya Paranoia », inventée par un journaliste du « Washington Post », accompagnera l’équipe tout au long de ces années. Dans une parodie de la pièce de théâtre de Reginald Rose « Douze hommes en colère », les protégés de Thompson seront aussi rebaptisés « Twelve angry men ». L’équipe pratique la défense la plus intimidante et redoutée du pays. L’agressivité déborde aussi en attaque. Parfois, ça dégénère. Ces Hoyas sont les champions de l’impopularité. En tant que pilier du cinq, Ewing est le premier à en souffrir. Au sens figuré. Car lui s’accommode plutôt bien de la situation.

« Les règles imposées par le coach ne me dérangent pas », expliquait-il à l’époque. « Je n’ai pas envie de parler à la presse. Je veux simplement vivre ma vie d’étudiant, aller en cours, jouer au basket, sortir avec mes amis et apprécier ma vie sur le campus. »

Le natif de Kingston quitte Georgetown avec le record de rebonds et de contres de la fac. Durant son séjour, les Hoyas auront posté un record de 121 victoires pour 23 défaites. Auréolé d’une ribambelle de titres individuels, Ewing sera désigné ultérieurement meilleur basketteur de college des années 80 (16e « all-time » pour ESPN).

Bill Wennington, adversaire d’Ewing avec St. John’s puis avec Chicago entre 1993 et 99, se souvient :

« A chaque fois qu’on jouait contre lui, on le trouvait meilleur. On s’était affrontés quand on était freshmen. C’était toujours de gros matches. On le voyait progresser à vue d’œil à mesure qu’il prenait de l’âge. J’essayais simplement de rester devant lui et entre lui et le panier. »

Au printemps 1985, la NBA ressemble à une ruche. Le meilleur joueur universitaire du pays va débarquer. La Ligue veut éviter que les équipes mal classées ne « tankent » leur fin de saison pour récupérer le premier pick et introduit le principe de la lottery. La plus mauvaise équipe quasiment assurée de récupérer le meilleur prospect, c’est fini. Le directeur du scouting d’une franchise l’annonce :

« Nous avons eu l’ère George Mikan. L’ère Bill Russell. L’ère Kareem Abdul-Jabbar. Maintenant va s’ouvrir l’ère Patrick Ewing. »

 

NBA :

 

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Il est le premier choix de la draft 1985, sélectionné par les Knicks de New York avec lesquels il a accompli l'essentiel de sa carrière. Bien que des blessures aient perturbé sa première saison professionnelle, il est élu Rookie de l'année en 1986. Il fut alors rapidement considéré comme l'un des meilleurs pivots de la ligue. Il est barré régulièrement en playoffs par les Bulls de Chicago de Michael Jordan, véritable bête noire des Knicks dans les années 1990. En 1992, les Knicks échouent en demi-finale de la Conférence Est, puis lors de la finale de la Conférence la saison suivante, à chaque fois face aux Bulls. Cette saison-là, il vit un moment embarrassant en étant contré lors d'un match de saison régulière par le meneur de jeu des Hornets de Charlotte Muggsy Bogues qui mesure 1m59.

Étant l'un des meilleurs pivots de son époque, il est naturellement appelé à participer à l'aventure de la Dream Team lors des Jeux olympiques de 1992. En 1994, alors que Jordan a pris sa retraite, ils parviennent en Finales NBA, la première pour les Knicks depuis 1973, mais doivent s'incliner face aux Rockets de Houston, d'un autre pivot légendaire Hakeem Olajuwon.

Michael Jordan toujours absent, les Knicks abordent la saison 1994-95 dans la peau de contenders à l’Est. Sixième meilleur scoreur de la Ligue (23.9 pts) et quatrième meilleur rebondeur (11 prises), Ewing mène les siens à la 2e place de la division Atlantic (50-32), derrière Orlando. Cleveland est vite expédié au premier tour (3-0).

La demi-finale de Conférence face aux Pacers vire au cauchemar avec les 8 points de Reggie Miller en 9 secondes dans le Game 1. Indiana s’adjuge les Matches 1, 3, 4 et 7 (97-95 au Madison Square Garden) et prend sa revanche, un an après son revers en finale de Conférence. Diminué par des douleurs au mollet, le n°33 new-yorkais tourne à 19 points et 9.6 rebonds sur la série. Son finger roll pour l’égalisation à la dernière seconde du match décisif rebondit sur le cercle. Un canard de sport, considérant comme beaucoup qu’il s’agit du plus gros ratage de sa carrière, lui demande s’il n’est pas temps, à 32 ans, de se retirer… Son shoot victorieux dans le Game 5 (96-95) ? Vite oublié.

Début juin 1995, « The Beast of the East » subit une arthroscopie pour faire réparer un cartilage du genou droit, genou déjà opéré l’année précédente. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, le come-back de Michael Jordan dans l’Illinois est suivi du départ de Pat Riley à Miami. Un vrai coup de massue pour l’intérieur d’origine jamaïquaine qui atteindra les 20 000 points en carrière l’année suivante.

« J’aurais aimé que Pat reste. Je le considère comme un coach extraordinaire. Il a aidé la franchise à se hisser là où elle est, c’est indiscutable. Il nous manquera énormément. »

Don Nelson prend le relais sur le banc et se met rapidement à dos une partie du vestiaire. Adepte d’un style up-tempo, « Nellie » ne veut plus entendre parler jeu placé, grosse défense et matches en 85 points. Son dada, c’est l’attaque accélérée et les tirs en première intention, même s’il n’a clairement pas l’effectif adapté. En coulisses aussi, la tension monte. Nelson fait bondir Dave Checketts, le GM, en parlant d’échanger Ewing pour libérer du cap et faire une grosse offre au futur free-agent Shaquille O’Neal.

Le successeur de Pat Riley est largement au-dessus des 50% de victoires (34-25) mais une série de neuf défaites en 13 matches lui est fatale. Checketts en profite pour le débarquer. Jeff Van Gundy, jusque-là assistant, prend les commandes de l’équipe. Au printemps, Ewing connaît sa cinquième élimination face aux Bulls (4-1 en demi-finales de Conférence), l’équipe aux 72 succès… battue deux fois en saison régulière. Patrick sait New York dans une impasse et appelle à un renforcement du roster.

« Ce groupe a passé beaucoup de temps ensemble. Nous n’avons pas atteint notre but. »

Traduction : il faut du changement. Le bûcheron aux mains d’or Anthony Mason est cédé à Charlotte contre Larry Johnson. Allan Houston, free-agent à Detroit, accepte de rejoindre les Knicks. Dans sa troisième saison NBA, le n°13 de la draft 1993 s’est affiché à 19.7 points de moyenne. Il prendra la place de John Starks dans le cinq de départ. Pour la première fois depuis le départ de Bernard King, Patrick Ewing peut compter sur une menace extérieure consistante, ce qui sera encore plus vrai avec le renfort de Latrell Sprewell. A la mène, c’est beaucoup moins génial (Charlie Ward, drafté en 1994, et Chris Childs, signé comme free-agent) mais le joueur le mieux payé de la Ligue – 16 M$ la saison, battus par les 25 de Jordan – applaudit la campagne de recrutement menée en cet été 1996.

« On m’a enfin entouré de joueurs au calibre All-Star. Je pense que toutes nos recrues sont d’excellents basketteurs. »

Jeff Van Gundy met du temps à trouver la bonne formule mais New York (57-25) attaque les playoffs avec un cinq et une rotation enfin cohérents. Charlotte est sweepé au premier tour. En demi-finales de Conférence, « Gotham » retrouve Pat Riley, assis sur le banc du Heat. Miami, champion de la division Atlantic, est au bord de l’élimination. A 3-1, les Knicks ont la série en main mais une bagarre éclate à la fin du Game 5 suite à une altercation entre Charlie Ward et P.J. Brown. Patrick Ewing a le tort de se lever du banc, comme Larry Johnson, John Starks et Allan Houston. Ewing, Houston et Ward sont suspendus pour le Match 6. Johnson et Starks pour un éventuel Match 7.

« Cette sanction est complètement disproportionnée », commente le pivot.

« Je n’ai fait que me lever et marcher. Avec cette suspension, ils me flinguent. »

Pas seulement Ewing : les Knicks et la série aussi. Miami s’impose 95-90, 101-90 et gagne le droit de se faire découper en rondelles par Chicago en finale de Conférence. Les fans de « Big Apple » ne pardonneront jamais à Pat Riley qu’ils soupçonnent d’être à l’origine de l’incident.

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En 1999, il se blesse lors du second tour des playoffs alors que les Knicks atteignent les finales face aux Spurs de San Antonio. Pour sa dernière saison avec les Knicks, en 2000, ils s'inclinent face aux Pacers de nouveau en finale de Conférence.

En 2000, il est transféré aux Supersonics de Seattle, les Knicks recevant alors Glen Rice, Luc Longley, Travis Knight, Vladimir Stepania, Lazaro Borrell, Vernon Maxwell, deux premiers tours de draft (des Lakers de Los Angeles et de Seattle) et deux seconds tours de draft de Seattle. Beaucoup d'observateurs considèrent que ce transfert signifia la désintégration de l'équipe des Knicks, qui n'a pas réussi à retrouver son rang depuis, Shaquille O'Neal fera un commentaire poignant au sujet de ce transfert en déclarant: "On ne transfère pas une légende".

Chez les Sonics, Ewing rapporte 9.6 points sur 26.7 minutes.

Il jouera une saison avec les Sonics, puis une dernière au Magic d'Orlando (toujours privé de Grant Hill (16 matches seulement), le Magic empoche 44 victoires et disparaît au premier tour des playoffs face à Charlotte (3-1) ) la saison suivante avant de prendre sa retraite le 18 septembre 2002.

 

L' Après carrière


Il a été élu en 1996 parmi les 50 meilleurs joueurs de l'histoire de la NBA, bien qu'il n'ait jamais été champion.

En 2002, il accepte un poste d'entraîneur assistant aux Wizards de Washington.

« Je ne me voyais pas passer mes journées à la maison, assis à ne rien faire. Mike m’a offert un poste à Washington. J’ignorais si le boulot de coach était susceptible de me plaire, c’était l’occasion de le savoir. J’ai apprécié cette expérience et je suis resté.

Quand Washington a remercié Mike, Jeff Van Gundy, mon ancien coach chez les Knicks, m’a sollicité. J’ai accepté un poste d’assistant à Houston mais j’ai beaucoup réfléchi. Travailler pour les Rockets après ce qui s’était passé en 1994, c’était délicat… Je m’éclate dans cette nouvelle vie. J’apprends énormément. Bien sûr, j’espère devenir head coach un jour. A quoi bon vous lancer dans quelque chose si ce n’est pas pour devenir le meilleur ? »

Par la suite, il a été assistant entraîneur de Jeff Van Gundy aux Rockets de Houston de 2003 à 2006, et depuis, auprès de l'entraîneur du Magic d'Orlando Stan Van Gundy.

Le 3 juillet 2007, Ewing est engagé par le Magic comme assistant pour la première saison de Stan Van Gundy sur le banc. Après s’être occupé des cas Kwame Brown et Yao Ming, il est chargé de faire progresser Dwight Howard en attaque. Les Knicks n’ont jamais fait appel à lui et beaucoup – notamment sur ce site – s’en sont étonnés. Depuis le départ de Jeff Van Gundy, New York a usé six coaches (Don Chaney, Herb Williams, Lenny Wilkens, Larry Brown, Isiah Thomas, Mike D’Antoni). Il n’a jamais été question d’intégrer Ewing dans le staff. Ce qui ressort de nos différents reports aux States, c’est que Pat affronterait la même défiance que lors de son séjour à la fac. Certains estimant qu’il n’a pas le bagage intellectuel requis pour le poste…

Ces dernières semaines, il eut l’occasion d’entraîner pour la première fois son fils, engagé par le Magic pour une summer league. Patrick Ewing Jr effectua sa dernière année de fac chez les Hoyas, coaché par John Thompson III, le fils de celui qui avait entraîné papa. Retenu en 43e position de la draft 2008 par Sacramento, il transita par Houston et New York avant d’être engagé par les Reno Bighorns, en D-League. Durant l’été, il réapparut pour la Pro Summer League d’Orlando.

Son numéro 33 a été retiré par les Knicks le 28 février 2003 et hissé au plafond du célèbre Madison Square Garden, salle des exploits de Pat Ewing pendant plus d'une décennie.

Ewing fait des apparitions régulières dans des films et séries télévisées. Sa première prestation fut dans Space Jam où il jouait son propre rôle, et fut l'un des cinq joueurs NBA à jouer dans ce film, outre Michael Jordan (en compagnie de Charles Barkley, Shawn Bradley, Larry Johnson et Muggsy Bogues). Ewing joua l'Ange de la Mort dans le film L'Exorciste 3: la Suite. Ewing fit également une brève apparition dans le film Senseless. Il fit aussi de brèves apparitions (dans son propre rôle) dans les sitcoms Spin City, Herman's Head, Dingue de toi et Webster. Patrick Ewing suit un régime végétarien. Son fils Patrick Ewing Junior, qui évolua comme lui à l'Université de Georgetown après deux ans à l'université de l'Indiana a été sélectionné au 43e rang de la draft 2008 par les Kings de Sacramento. Le 6 septembre 2008, il est intronisé au Basketball Hall of Fame en compagnie de six autres membres dont Hakeem "The Dream" Olajuwon et l'entraineur Pat Riley.

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Palmarès

Palmarès universitaire
  • Champion NCAA en 1984 avec les Hoyas de Georgetown.
  • Finale NCAA contre les Tar Heels de la Caroline du Nord en 1982, et contre les Wildcats de Villanova en 1985 avec les Hoyas de Georgetown.
  • Most Outstanding Player du Final Four en 1984.
  • Naismith College Player of the Year en 1985.
  • Trophée Adolph Rupp en 1985.
Palmarès en sélection
  • Or Médaille d'or aux Jeux olympiques d'été de 1984 et aux Jeux olympiques d'été de 1992.
Palmarès en NBA
  • Finales NBA en 1994 et 1999 avec les Knicks de New York.
  • Champion de la Conférence Est en 1994 et 1999 avec les Knicks de New York.
  • Champion de la Division Atlantique en 1989, 1993 et 1994 avec les Knicks de New York.
  • Vainqueur de l'Open McDonald's 1990 avec les Knicks de New York.
Distinctions personnelles
  • Rookie of the Year en 1986.
  • NBA All-Rookie First Team en 1986.
  • 11 sélections au All-Star Game.
  • All-NBA First Team en 1990.
  • All-NBA Second Team en 1988, 1989, 1991, 1992, 1993 et 1997.
  • NBA All-Defensive Second Team en 1988, 1989 et 1992.
  • MVP de l'Open McDonald's 1990.
  • Rookie du mois de la NBA lors des mois de novembre 1985 et de janvier 1986.
  • Joueur du mois de la NBA lors des mois d'avril 1989, novembre 1989, mars 1993, janvier 1994 et janvier 1995.
  • Joueur ayant le meilleur ratio défensif (Defensive Rating) en 1993 (94,3), et en 1994 (92,9).
  • Joueur ayant pris le plus de rebonds défensifs en 1993 avec 789 prises.
  • Joueur ayant commis le plus grand nombre de fautes personnelles en 1988 (332).
  • Sélectionné parmi les Meilleurs joueurs du cinquantenaire de la NBA en 1996.
  • Élu au Naismith Memorial Hall of Fame en 2008.
  • Son maillot, le n°33 a été retiré par les Knicks de New York.

 

 

 

Documentaire sur John Starks, clicquez " ici "

 

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