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SCOREUR DE MARS
1 juillet 2011

Lock out en NBA

Il était aux alentours de 21h00 ce jeudi, en France lorsque David Stern et adam Silver se sont adressés aux journalistes pour leur annoncer que les propriétaires avaient décidé d’instaurer le lock-out.

Je vous rappelle que le lock out  c'est une grève patronale. C'est la fermeture provisoire d'une entreprise pour contrer un mouvement plus important des employés (voir précèdent article sur le lock-out, " ici ")

Si vous voulez vous faire une petite idée des premières conséquences du lock-out, allez faire un tour sur le site de la NBA. Vous n’y trouverez qu’un communiqué officiel sur l’échec des négociations entre les propriétaires et les joueurs et des articles sur la WNBA, le championnat féminin.

Disparues les rubriques «joueurs», «statistiques», «highlights», «diaporamas» etc…  Depuis vendredi minuit, faute d’accord sur une nouvelle convention collective, la Ligue américaine n’a plus le droit d’utiliser l’image des joueurs. Cela concerne également l’ensemble des 30 franchises qui ont aussi fait le ménage sur leur site internet.

Pendant cette période du lock out, les joueurs n’ont plus le droit d’être en contact avec leurs dirigeants. Ils n’ont plus le droit de porter un maillot ou un vêtement avec le logo de leur club.

En fait, cela va même beaucoup plus loin que ça, et voici quelques exemples :

- pour les joueurs, il est interdit de communiquer avec les dirigeants et le staff.

- pour les dirigeants, il est interdit de communiquer avec les joueurs, les agents et les représentants des équipementiers. Mais aussi avec la famille d’un joueur ou son entourage.

- si un dirigeant doit malgré tout rencontrer un joueur, il doit le faire en présence d’une personne de la NBA, et la conversation doit être enregistrée.

- la NBA et les sites des équipes doivent enlever photos et vidéos des joueurs.

- les personnes qui s’occupent de la billetterie d’une équipe n’ont pas le droit de mentionner les noms des joueurs sur leurs affiches.

- la NBA n’a pas le droit de mentionner les noms des joueurs sur Facebook et Twitter. Interdiction de contacter les joueurs par SMS ou email.

- la NBA a la possibilité de vérifier tous les téléphones de ses employés pour s’assurer qu’il n’y a eu aucune violation de ce règlement.

- une dernière : comme les joueurs NBA n’ont plus le droit d’accéder aux installations de leur équipe, ils n’ont pas le droit d’assister à d’éventuels concerts dans cette même salle.

Pour finir, la NBA a annoncé la couleur : au moindre contact avéré entre un dirigeant et un joueur, c’est un million de dollars d’amende.

 

Malgré une ultime réunion jeudi, propriétaires et joueurs ont campé sur leur position comme l’on pouvait s’y attendre. Destinataires de 57% des revenus générés par le championnat américain (2,2 milliards de dollars en 2010-2011) contre 43% pour leurs patrons, les millionnaires de la balle orange n’ont pas voulu inverser les chiffres comme le souhaitaient les franchises désireuses d’essuyer leurs grosses pertes (300 millions de dollars pour le dernier exercice). La saison 2011-2012 est donc très mal engagée. Les traditionnelles Summer Leagues d’Orlando et Las Vegas sont déjà annulées et il est peu probable de voir les Mavericks recevoir leur bague de champion lors de la traditionnelle cérémonie d’ouverture fin octobre des mains de David Stern.


 Pas vraiment surpris par cette issue, le commissionnaire de la NBA accusait tout de même le coup jeudi. «Cela m’inquiète car nous ne nous sommes pas approchés d’un accord après tout ce temps. Il y a un gouffre entre nos deux philosophies

Côté joueurs, la préoccupation première n’est pas de trouver un accord. En position de force, comme toujours, ils savent qu’ils n’auront pas besoin de lâcher des tonnes de billets verts pour que le championnat reparte. Soigner leur image est leur priorité.  «Nous demandons aux fans de continuer à nous soutenir et d’être patients. Nous, les joueurs, nous voulons jouer. C’est notre métier. Aujourd’hui, nous nous battons sur l’aspect financier de notre job. Et nous nous comporterons comme on le fait sur le terrain. A savoir en travaillant dur et en restant concentré sur notre objectif», commentait Derek Fisher, président du syndicat des joueurs et accessoirement meneur vétéran des Lakers. Pas sûr que cela suffise à consoler des fans qui seront sans doute aussi privés de NFL, toujours en raison d’un lock-out.

Les Chiffres de la NBA : le bilan brut pour chaque année, depuis 2006.

Et le constat est terrible : ces bilans donnent raison à David Stern et les propriétaires puisque la NBA a perdu 1.5 milliard sur les cinq dernières saisons !

Voici le détail des pertes, année par année.

2005/06 : 19 franchises en déficit et 220 millions de pertes ;

2006/07 : 21 franchises en déficit et 285 millions de pertes ;

2007/08 : 23 franchises en déficit et 330 millions de pertes ;

2008/09 : 24 franchises en déficit et 370 millions de pertes ;

2009/10 : 23 franchises en déficit et 340 millions de pertes.

Pour 2011, David Stern avait donné ces chiffres :

23 franchises en déficit et 300 millions de pertes.

 

 

Que vont faire les joueurs ?


Préparés à ne pas jouer pendant plusieurs mois, voire toute la saison si la situation ne se débloque pas, les joueurs vont désormais devoir s’occuper, eux qui n’allaient pas tarder à retrouver le chemin des parquets.

«On savait depuis deux ans que cela allait arriver. Nous sommes prêts à le supporter», assure Chris Paul qui, comme la majorité de ses collègues, devra s’entretenir de manière autogérée jusqu’à l’hypothétique reprise.

Certains joueurs envisagent de venir faire une pige en Europe. «Pour le moment je n'ai pas pris de décision, mais si la situation s'éternise, je reconsidérerai la question», nous confiait Ray Allen la semaine dernière à Paris.

Nicolas Batum, lui, nous assurait vouloir retrouver la Pro A. «Je retournerai en France, ça c'est sûr, mais où, je ne sais pas encore. Je ne pense pas que les grosses équipes d'Europe aient envie d'investir sur un joueur qui ne va rester que deux mois. Donc je préfère rester en France, et quitte à rester en France, jouer dans un club qui joue la Coupe d'Europe

Annoncé à l’ASVEL, club dont il est le président des opérations basket, Tony Parker a balayé cette éventualité. «Il y a 1% de chance que je joue à l’ASVEL la saison prochaine car le coût de l’assurance serait énorme pour le club». Meilleur joueur des dernières Finales NBA, Dirk Nowitzki pourrait de son côté décider de participer à l’Euro avec l’Allemagne. Ereinté par une saison à rallonge, le "Wunderkind" devait passer son tour. Et si le lock-out faisait finalement tout de même quelques heureux ?

Mercato : la liste des joueurs NBA partis en Europe

Joueur Franchise Equipe
David Andersen New Orleans Montepaschi Sienne
Hilton Armstrong Atlanta ASVEL
Nenad Krstic Boston CSKA Moscou
Mustafa Shakur Washington Pau Orthez
DaJuan Summers Detroit Montepaschi Sienne
Sonny Weems Toronto Zalgiris Kaunas

En attente : les arrivées de Deron Williams et Zaza Pachulia au Besiktas ne sont pas encore officielles

exple de contrat : Le dernier en date est Sonny Weems qui vient de signer avec le Zalgiris Kaunas pour un contrat d’un an et un million de dollars.

 

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